milhaud - 1 stmg 2

Bilan de la séquence - correction des questions

Cherchez la définition de l’expression « science-fiction ».

La science-fiction pourrait se définir comme le genre littéraire et artistique qui présente un état du monde s’appuyant sur des spéculations scientifiques ou technologiques.

- Depuis l’Antiquité des auteurs font référence à des créatures artificielles produites par la technologie humaine (la sentinelle d’Hephaïstos dans les mythes grecs, et bien plus tard, les automates avec Hoffmann ou Villiers de l’Isle-Adam) et la littérature abonde en récits imaginant la maîtrise de la science (Frankenstein) ou la découverte de mondes inconnus (le voyage dans la lune et le soleil avec Cyrano de Bergerac, ou les planètes avec Micromegas de Voltaire).

- Mais le genre fait officiellement son apparition à partir des années 1920, dans la lignée des textes relevant du « merveilleux scientifique » tels que ceux de H.G. Wells, d’abord dans des revues américaines comme Amazing stories ; puis en Europe et dans la bande dessinée. Ces œuvres ont pour question centrale le devenir de l’humanité (comme dans le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley ou Fondation d’Isaac Asimov).

- Dans la seconde partie du XXème siècle, de nouveaux thèmes font leur apparition : ordinateurs, génétique, intelligence artificielle… et les dérives potentielles des évolutions technologiques (Farenheit 451 de Ray Bradbury).

Le cinéma adopte également ce genre : en 1968, le film 2001, l’Odyssée de l’espace ; 1977, Star Wars…

- Ce genre s’est tellement diversifié qu’il compte maintenant de nombreux sous-genres : space opera, cyberpunk, uchronie, steampunk…

Le roman de Jules Verne relève-t-il selon vous de la science-fiction ? Pourquoi dit-on plutôt que c’est un roman scientifique ?

Au sens strict du terme, non car son roman est avant tout écrit avec une visée didactique. Dans ses romans, la science n’est pas mise au service de la fiction, mais plutôt l’inverse : c’est la fiction qui est mise au service de la connaissance scientifique. Ainsi il s’appuie sur des connaissances et des technologies existantes avec une intention affichée de vulgariser ces domaines scientifiques, c’est-à-dire de les faire connaître du grand public.

Dans le Voyage au centre de la Terre, le lecteur découvre des domaines aussi variés que la géologie, l’anthropologie, la biologie, la paléontologie, la physique, la vulcanologie, la minéralogie…

On dit que c’est un roman scientifique car c’est un roman dont le but est de diffuser les connaissances scientifiques. C’est même une commande de son éditeur et ami, Pierre-Jules Hetzel.

D’après les textes étudiés dans cette séquence (Verne, Robida, Barjavel, Balzac…), de quelles façons la science peut-elle inspirer les écrivains ? (cherchez plusieurs pistes de réponse et justifiez-les).

- Certains auteurs s’inspirent de la science afin d’en vanter les mérites : ils affichent clairement leur admiration pour les avancées technologiques, comme Jules Verne. Le personnage du scientifique génial, impassible et débrouillard est presque toujours au centre de ses romans.

- A l’inverse, on retrouve chez d’autres le personnage du savant fou, dont l’amour pour la science a pris le pas sur la morale et les valeurs humaines. Ainsi Balthazar Claës dans le roman de Balzac est si fasciné par ses découvertes qu’il néglige sa femme et finit par se prendre pour l’égal de Dieu. C’est aussi le cas du professeur dans le film The Island, qui finit par renier toute morale, mentir et tuer par appât du gain et ivresse de pouvoir.

- D’autres s’inspirent des avancées scientifiques mais tout en laissant libre cours à leur imagination. Albert Robida propose ainsi une vision onirique du ciel parisien et de la gare d’aéronefs au sommet des tours de Notre-Dame de Paris, et son ouvrage Le Vingtième siècle fait rêver de retransmissions de spectacles chez soi, et d’appels longue distance en visio au travers de miroirs… Sans être vraiment réaliste au moment où il l’écrit, il ouvre le champ des possibles.

- Enfin, de nombreux auteurs mettent en garde contre les dérives possibles des avancées technologiques et  les bouleversements occasionnés sur l’humanité. C’est le cas de René Barjavel qui dépeint une France post-cataclysmique et des personnages livrés à eux-mêmes suite à une inexplicable et définitive panne d’électricité. Il attire l’attention du lecteur sur notre dépendance aux technologies. Les caricatures étudiées dans la séquence rejoignent cette vision de la science.

On peut donc affirmer qu’il y a de nombreuses façons dont la science a inspiré les auteurs et artistes.

Mais il est intéressant de voir que c’est un échange réciproque, car souvent aussi la science s’est inspirée de l’imagination des romanciers  !